A deux ans du 60ème anniversaire du départ des premiers migrants de l’ère postindépendance (1963), il sied bien d’effectuer une rétrospective sur cette expérience humaine et nationale. Ce rappel nous permet de mieux saisir le sens de l’opération dans son contexte, de suivre son évolution dans le temps, d’en apprécier le présent et d’en prospecter le futur d’autant que les inflexions qui pourraient se produire conséquemment à la pandémie du COVID.19 nous mettent devant une réalité nouvelle et des défis insoupçonnés.
Au-delà du suivi chronologique, il est proposé dans cette série d’articles, de rapprocher le lecteur du vécu humain, à l’épreuve de la migration dans ces heurs et malheurs étant entendu que rien de valeureux ou de valorisant n’est obtenu sans peine. C’est ainsi, qu’entre espoir et déchirement, le migrant, animé d’un sens aigu du sacrifice et d’un courage exemplaire, a pu réussir sur le plan personnel, aider sa famille et assurer à sa région et son pays un apport enrichissant et multiforme. Cet apport est certes économique et financier mais pas que cela. Il est aussi culturel, social et voir même politique. Il s’agit en fait de « transferts » insoupçonnables et désormais indiscutables, résultant d’une interaction entre l’intérieur et l’extérieur du Maroc, réalisés par l’intermédiaire de nos compatriotes à l’étranger. Ils ont été de vrais accélérateurs de l’Histoire du Maroc nouveau. Vous allez en juger par vous-même.
Abdesselam EL FTOUH