Les Marocains Résidant aux Pays-Bas et les turques ont porté plainte contre l’Etat néerlandais le 21 février 2013 pour la suppression de l’enseignement de leurs langues maternelles dans les écoles primaires en 2004. Et ce, à l’occasion de la journée internationale de la langue maternelle.
Le 21 février est la journée internationale de la langue maternelle proclamée par l’UNESCO afin de promouvoir la diversité linguistique. Une date symbolique qui rend hommage aux étudiants morts à Dhaka alors qu’ils revendiquaient la reconnaissance de leur langue maternelle en tant que deuxième langue nationale du Pakistan.
Aux Pays-Bas, des associations des communautés marocaine et turque notamment le Centre euro-méditerranéen immigration et développement (EMCEMO) et l’association des travailleurs turcs aux Pays-Bas (HTIB) ont voulu manifester leur indignation en cette journée suite à la décision de suppression, en 2004, de l’enseignement des langues maternelles aux Pays-Bas. Plusieurs justifications ont été présentées par le gouvernement néerlandais à savoir le manque d’enseignants de la langue arabe, la volonté de réduire les dépenses ou encore le fait que cet enseignement soit une entrave à l’intégration dans la culture du pays d’accueil.
Les conventions européennes et universelles assurent aux enfants des migrants le droit à la langue maternelle. Dans la convention européenne relative au statut juridique du travailleur migrant, l’article 15 qui aborde l’enseignement de la langue maternelle du travailleur migrant précise : « Les Parties contractantes concernées agiront d’un commun accord en vue d’organiser, dans la mesure du possible, à l’intention des enfants des travailleurs migrants des cours spéciaux pour l’enseignement de la langue maternelle du travailleur migrant afin de faciliter, entre autres, leur retour dans leur Etat d’origine ».
Le choix symbolique de la journée internationale de la langue maternelle pour faire ce recours à la justice reste un geste pour la diversité linguistique et culturelle aux Pays-Bas. La Fondation Hassan II pour les MRE apporte son soutien financier aux associations marocaines pour cette démarche auprès de la justice.