Certes, l’implication des parents dans la vie scolaire des enfants est l’un des piliers de leur succès. Toutefois, il s’avère difficile de concrétiser ce lien, combien nécessaire, quand il s’agit d’un contexte d’immigration où ces parents ne maîtrisent pas la langue et se trouvent confrontés à des barrières culturelles. En Allemagne, les difficultés scolaires des enfants issus de l’immigration sont un fait.
L’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (l’OCDE) a relevé dans un rapport sur l’éducation, publié en 2003 que l’Allemagne est l’un des pays où l’écart de niveau entre les élèves issus de l’immigration et les autres est le plus important. Selon cette source, 40% de ces élèves de la deuxième génération, nés en Allemagne, ne maîtrisent pas les bases en compréhension de textes et en mathématiques. Ils présentent, ainsi, plus de difficultés que ceux qui ont commencé leur apprentissage dans les pays d’origine. Cette étude démontre que le manque de motivation n’est nullement la cause de ces résultats négatifs. Elle précise aussi que l’échec scolaire a des effets néfastes sur l’insertion sur le marché du travail ce qui crée un véritable problème social.
Le gouvernement allemand se mobilise
Conscient de ces enjeux, le gouvernement allemand a placé la politique d’intégration, depuis 2006, parmi ses priorités, en la considérant comme une mission transversale. De ce fait, un plan national pour l’intégration a été lancé, en 2007, qui se focalise sur la maîtrise de la langue allemande, qui est perçue comme la clé de voûte de l’intégration des immigrés. Au nom de l’égalité des chances, on a prévu l’apprentissage précoce de l’allemand dès le jardin d’enfants tout en proposant des cours d’intégration pour les étrangers adultes afin de leur permettre de communiquer avec leur entourage.
Des filières de « la 2ème chance » ont été introduites pour accorder aux jeunes en difficulté la possibilité de reprendre leur formation au moment voulu, afin que l’arrêt des études ne soit pas définitif. En outre, un réseau constitué de près de 3 000 « Parrains de l’éducation » est formé pour proposer son soutien pendant la scolarité ou la formation.
Selon le Programme international pour le suivi des acquis des élèves, (PISA), il est important pour mettre un terme aux écarts entre les élèves dû à leur milieu social d’intervenir selon une démarche global. Autrement dit, la langue allemande ne doit pas être une langue de cours uniquement mais une langue de communication avec les amis et la famille. A cette fin, le gouvernement a fait appel aux associations qui s’intéressent à la migration pour être des médiateurs avec les parents qui restent des acteurs majeurs.