Certains Marocains résidant à l’étranger se marient par la Fatiha, ou optent pour les mariages administratifs régis par les lois des pays d’accueil, ces unions sont-elles toujours déclarées auprès des services consulaires ?
Le mariage par la Fatiha se concrétise par la récitation de sourate »AL Fatiha » en présence de deux témoins, sans la rédaction d’un acte de mariage ou autre document qui prouve la relation légitime entre l’homme et la femme. Loin d’être un phénomène marginal, le mariage par la Fatiha est encore fréquent notamment dans les régions et les villages enclavés du Maroc où il est difficile de faire appel à un Adoul qui se charge de l’établissement des actes de mariage. Ceci, est dû généralement aux contraintes géographiques qui rendent le déplacement difficile et coûteux pour la population. Outre, cette raison, la complexité des démarches administratives ou encore la volonté de contourner la loi, notamment pour le mariage des mineurs ou la polygamie, sont également des facteurs qui encouragent le recours à cette pratique pour légitimer la communauté de vie entre les deux conjoints.
De part son principe, le mariage par la Fatiha constitue une survivance qui évolue en marge de la loi et qui porte atteinte aux droits de la femme dans la mesure où elle est incapable de prouver ses droits d’épouse et pourrait s’exposer à différents problèmes dont les conséquences seront graves. Il est de même pour les enfants qui risquent d’être privés de reconnaissance, pension alimentaire ou héritage. Pour ce, le Code de la famille, entré en vigueur en 2004, a mis l’accent sur l’importance de régulariser tous les mariages non déclarés et a fixé février 2009 comme délai pour les couples concernés. Toutefois, il s’est avéré par la suite que cette date n’était pas suffisante pour obtenir le résultat voulu, ce qui a poussé le conseil du gouvernement à proroger ce délai de cinq années supplémentaires. Dès lors, la date butoir est pour février 2014.
Les Marocains résidant à l’étranger sont également appelés à recourir aux adouls des circonscriptions consulaires de leur lieu de résidence afin de régulariser leurs mariages par la Fatiha. Par ailleurs, les unions célébrées selon les lois des pays d’accueil doivent êtres transcrits auprès des services consulaires afin de préserver le droit des enfants à la filiation une fois au Maroc.
Des campagnes de sensibilisation ont été lancées afin d’informer les couples sur l’importance de la régularisation des actes de mariages. En outre, des rencontres ambulantes ont été mises au point dans les régions enclavées au Maroc, afin de rapprocher l’administration des citoyens. Toutefois, en dépit des actions menées, nombreux sont les couples notamment parmi les Marocains résidant à l’étranger qui n’ont pas pu régulariser leur mariage.
La Fondation Hassan II pour les Marocains Résidant à l’Etranger, met au service des MRE son pôle Assistance Juridique pour leur fournir l’aide et l’assistance nécessaire à la réussite de cette opération, pour répondre à leurs questions, les conseiller et les orienter pour les démarches à suivre.