La troisième édition « d’Aflam du Sud », le festival du cinéma arabe, aura lieu du 23 au 26 octobre 2014 à Bruxelles.
Sous le signe de la diversité culturelle ce festival a pour but d’encourager la création cinématographique arabe et de mettre en lumière les talents qui se sont distingués par leurs contributions.
Entretien avec Rachida Chbani, Fondatrice du Festival « Aflam du Sud »
La Fondation : Pourquoi un festival du film arabe en Belgique ?
Rachida Chbani : Ce projet est né de l’évolution du cinéma arabe au fil des années dont la présence dans les festivals en Belgique, capitale d’Europe, reste rare voire quasi absente dans les salles du cinéma. Dans un pays multiculturel qui possède plusieurs festivals de tous les cinémas du monde, la place de ce festival est bien méritée d’autant plus que nous avons des films riches en émotions à proposer. Grâce à ce festival, nous avons l’occasion de contribuer au rayonnement du cinéma arabe, d’encourager nos futurs talents et de promouvoir le savoir-faire de nos techniciens. Amener notre communauté, habituée à la télévision satellite à venir voir des films et participer au débat les concernant est important aussi.
La Fondation : Quels seront les thèmes de la troisième édition ?
Rachida Chbani : Le premier thème est : « Images en héritage : cinquante ans d’immigration marocaine déjà ! ».La Belgique et le Maroc ont signé un accord bilatéral relatif au recrutement de la main d’œuvre marocaine pour l’économie belge le 17 février 1964. Pour commémorer ce cinquantième anniversaire, nous allons nous focaliser sur le cinéma de l’immigration belgo-marocaine réalisée par des belgo-marocains. L’édition de cette année sera marquée par le cinéma réalisé par des artistes qui nous ont conté l’immigration dans toutes ses dimensions et dans ses différentes sensibilités. Le deuxième thème est « Le cinéma de l’espoir ». L’une des thématiques à laquelle le festival donne la priorité, c’est le droit des enfants à la vie digne pendant les guerres. La programmation du cinéma syrien proposera des films marquants qui reflètent les conditions de vie durant les révolutions. Des images captées par des hommes et des femmes qui forment une nouvelle génération de réalisateurs et qui ont filmé au péril de leur vie. Le festival proposera au public d’assister ou de participer à toute une série d’activités qui se tiendront en marge de la projection des films : le film scolaire, le film débat, l’atelier de calligraphie…
La Fondation : Quels seront les participants du côté marocain ?
Rachida Chbani : A ce stade, je n’ai pas encore les films confirmés. Mon souhait est de suggérer le film de Kamal Kamal « Sotto Voce » à l’ouverture et ainsi inviter tous les comédiens du film. Il y a aussi le film « Yemma » de Rachid Elouali, le film Boulanoir de Hamid Zoughi et des courts métrages. Pour dire un dernier mot, j’aimerais ajouter qu’ avec la croissance du cinéma marocain et la renaissance du monde arabe qui produit des films qui discutent de plus en plus des sujets tabous, des cultures complexes et diversifiées, ce festival est devenu le rendez-vous incontournable des bruxellois.